Découvrir le silence en soi
J’ai mes rythmes et ma mélodie : je goûte au silence, je m’écoute et libère ma parole. Mantra
Dans un monde où les bruits, la musique, radio, télé sont souvent présents dans nos vies, bercés par un flonflon permanent, nous finissons par trouver cela normal voire nécessaire comme si le silence était pourchassé et refoulé. Il peut même nous faire peur car il impose du vide oppressant à éliminer coûte que coûte. A chacun ses stratégies, il en est de même quand nous répondons à beaucoup de sollicitations pour éviter de nous retrouver dans notre silence.
Lorsque le mental prend trop de place, j’expérimente le silence comme une ressource pour calmer des ressentis très gênants : migraines, plexus serré, grignotages intempestifs, scénarios catastrophes qui s’accélèrent dans ma tête. Apprendre le silence, faire taire en soi ce qui nous envahit est difficile à réaliser mais vaut le coup d’essayer! Revenir au creux de nous c’est respirer à fond, pleurer un bon coup au son d’une musique, danser sa peine, s’aider d’une méditation. Alors nous nous laissons surprendre par le fait que se taire et taire en soi, nous apportent du recul, du calme et des clés qui jaillissent comme des bulles de début de solution.
C’est de ce processus qu’il s’agit aussi lorsque vous venez en séance de somatothérapie. Je vous invite à poser ce qui est là sur le moment. Revenir à l’écoute de votre corps et laisser émerger ce qui vient grâce au toucher qui vous ramène à vous, votre corps, ses contours, son ressenti, des sensations, des images, des émotions qui viennent d’un autre endroit que du mental. Et à cet endroit là, il y a nos ressources, la bonne écoute de nous-mêmes, le pétillement de vie.
Il existe du silence lourd de malentendu, du silence des cachotteries ou des fantômes des placards qui inhibent l’élan vital. Le rompre, celui-là, permet de guérir, de sortir de la honte. L’intimité peut alors être déverrouillée de ses douleurs. Le vrai silence n’est pas mutisme mais ouverture. Le mutisme est rempli d’amertume qui coupe la communication et détruit quelque chose à l’intérieur de nous. A contrario, l’attitude qui consiste à faire silence en soi entrouvre les portes de la bienveillance, de l’émerveillement, d’une plus grande humanité. Et là, notre intimité redevient comme un cocon privilégié.
S’écouter prend pleinement du sens lorsque cela permet de mieux écouter l’autre. Il y a même des silences avec l’autre, les autres, le plus grand que soi qui sont de l’ordre de la communion. Se taire devient alors un réel échange avec l’autre.
sources de mon inspiration à cet article : Apprendre à faire silence, réussirmavie.net et la carte silence de l’oracle Le ventre des femmes Manon Baëlen et Angélique Guillemet
